Ça fait bientôt deux semaines que fiston est parti en camps de vacances. Deux semaines de temps libre, à faire ce qui me plaît, à manger quand ça me tente (et surtout ce que ça me tente!), à me lever une heure plus tard le matin pour aller travailler, à sortir et à m’amuser… vraiment, à m’amuser?
Non, pas vraiment.
Je ne m’amuse pas. J’ai perdu cette capacité à être seule – perdu la capacité de m’«auto suffire».
Depuis huit ans, je m’occupe de prendre soin de fiston corps et âme. Fiston est un cas particulier. L’élever seule se révèle une tâche ardue. Et pour y arriver, j’ai dû sacrifier plusieurs dimensions de ma vie. Je suis maintenant une personne à deux dimensions: mère et employée ou mère travaillante. Je travaille pour soutenir mon rôle de mère. Point final.
Quelques jours avant de partir pour le camp, fiston m’a demandé si j’avais des passe-temps… Je lui ai répondu que outre le fait de travailler, de m’occuper de la maison et de lui, il ne me restait souvent pas assez de temps et d’énergie (ou encore d’argent!) pour avoir des passe-temps.
Vous savez ce qu’il m’a répondu? Ben il faudrait que tu t’en trouves! La vérité sort de la bouche des enfants…
OK vous allez dire que j’ai des amis, que j’ai une vie sociale. C’est vrai. Cette année, lors du séjour de fiston à Toronto, je suis sortie tous les soirs, chez des amis ou en ville. La seule soirée où j’étais vraiment seule, j’étais entourée de 102 000 autres personnes au spectacle des Rolling Stones! (une horreur!). Cette semaine-là s’est bien passée, je me suis sentie ressourcée à l’arrivée de fiston. J’avais vu du monde, je n’étais pas restée seule dans mon coin.
Mais le deuxième séjour de fiston à l’extérieur ne se passe pas aussi bien pour moi.
Premièrement, presque tout le monde est en vacances.
Deuxièmement, il a fait un temps de cochon. Des possibilités d’averses ou d’orages régulièrement le soir. Ça donne pas envie de sortir et d’aller très loin.
Troisièmement, je fais l’intérim de ma gestionnaire. Et en trois semaines, j’en ai vu des choses. Je suis retournée à la maison plus d’une fois complètement crevée. Trois semaines, c’est suffisant pour m’enlever le goût d’être gestionnaire dans la fonction publique!!!!
Quatrièmement, je suis fatiguée de mon année et j’ai hâte à MES vacances!
En raison de ces quatre facteurs, je me suis retrouvée le bec à l’eau plus d’une fois le soir ces deux dernières semaines.
Je dois dire que le pronostic était tout de même bon lundi soir dernier. Je venais de passer quatre belles soirées et une belle journée.
Le jeudi soir chez des amies.
Le vendredi soir à marcher sur le bord du fleuve et prendre un verre sur une terrasse avec une amie.
Le samedi soir à souper au resto avec une autre amie.
La journée de dimanche à faire la chasse aux ponts couverts dans la belle région de la Chaudière-Appalaches : 500 km de pure merveille photographique.
Et le lundi soir chez une autre amie à écouter les huards chanter sur le Lac St-Charles.
Vous savez quoi? Cinq journées sur 13 c’est pas si pire. C’est quand même mieux que l’an passé lors du départ de fiston pour le camp. Je n’étais presque pas sortie. Cette année, j’ai fait des efforts considérables pour avoir des activités. Ça n’a pas toujours fonctionné mais au moins, je me donne une bonne note pour l’effort.
Des efforts, il me faudra en faire encore. Je lisais un article sur la préadolescence et les auteurs mentionnaient que la préadolescence est le meilleur moment pour les parents de se préparer à l’adolescence. Pourquoi? parce que c’est une période de transition, un passage d’un manque de temps (petite enfance et enfance) vers un surplus de temps (adolescence) – les jeunes sont souvent à l’extérieur, les amis prennent beaucoup de place. Alors la préadolescence est le meilleur temps pour les parents de commencer à retrouver un peu de leurs passions «préparentales» ou à en développer d’autres, sinon, ils se retrouvent complètement dépourvus lorsque l’adolescence arrive.
Pour moi, la photographie sera certainement un de mes passe-temps au cours des prochaines années. Si vous avez d’autres idées, je suis preneuse.
Nouvelle ardoise 